Pour ma part, par où commencer…🤔
Se retrouver sans travail du jour au lendemain : comment dire, est-ce facile? non. Pourquoi?
J’ai reçu cette nouvelle de plein fouet ! Moi qui aime les choses organisées, planifiées, presque codées : non ce n’est pas facile. Tout a été remis en question , comme ça en quelques minutes. Moi qui vis à 100 à l’heure, très dynamique, trop dynamique même pour certains : non ce n’est pas facile. Je me suis retrouvée là, dans un espace comme figée sur place. Me dire d’un côté « bon j’ai du temps c’est cool » et d’un autre côté ne pas savoir quoi faire de ce « trop de temps ». Tout est chamboulé, l’espace, le temps, j’ai comme l’impression d’être dans une autre dimension.
Cela dit beaucoup de choses à entreprendre mais dans une impossibilité de m’organiser cette fois-ci. Dans une espèce de torpeur, à écouter les infos, à attendre les dernières nouvelles, voir l’évolution de cette pandémie qui ne va certainement pas se stopper comme ça en quelques jours. Puis je comprends que cette impossibilité de m’organiser vient du fait que je ne sais pas combien de temps cela va durer. Je ne contrôle pas la situation, moi qui ai besoin de contrôler ma vie. C’est le plus stupéfiant je pense.
Moi qui prenais soin de vous, qui vous réconfortais et par ce biais me réconfortait aussi, moi qui prenais soin potentiellement de 560 résidents en EHPAD, de personnes à l’hôpital ou d’adolescents en mal-être ou à votre domicile. Moi qui échangeais avec vous des paroles, des sourires, des soins, des anecdotes, vous que j’accompagnais au quotidien et parfois même au-delà de ça. Vous aussi vous devez vous sentir seuls. Vous me manquez c’est certain. Rire ensemble me manque. Au-delà de l’aspect financier qui est bien entendu compliqué lorsque l’on n’est pas salarié, mon travail me manque. Oui bien sûr je vais le retrouver : APRES.
Après que ce misérable virus ait pris la fuite parce que l’on aura été plus fort que lui, plus malin, je l’espère.
Alors oui bien sûr je suis avec ma famille, j’ai cette chance comme de nombreuses personnes peuvent le dire : ON PROFITE ! ENSEMBLE !👶👧🧒👩👨🐶
Pour profiter on profite ! « wawwww ! » Je ne m’attendais pas du tout à devenir maîtresse du jour au lendemain ! Ce n’était pas gagné du tout, mais PAS DU TOUT! 4 à 5h par jour de devoirs pour deux personnes qui, d’enfants sont passés à élèves du jour au lendemain avec en plus un tut tut bolide de 4 ans qui court partout à côté quand j’essaie de faire assimiler du calcul mental à ma grande en cm2, et qui en plus, me dit que de 78 à 98 il faut rajouter 10???
Ohhh wawww non je vous assure ce n’est pas simple ! Mais on profite, on profite !!😁
Sans compter sur ma chienne qui, du fait qu’elle soit également confinée, ne peut donc plus se défouler en reniflant je ne sais quoi💩(je ne veux pas le savoir) dehors lors de ses balades quotidiennes. Là pendant que je fais réciter les tables de multiplication et que ma fille me dit 56 pour 7 fois 7 et que j’ai ma chienne qui se jette sur moi comme une acharnée avec un truc dans la gueule en forme de carotte, qui, de plus, fait pwic pwic dans tous les sens. Non ce n’est pas facile. Vous comprendrez que ma patience a des limites. J’ai des preuves !
Ouhhh que du bonheur tout ça !
Alors on me dira qu’il y a pire comme situation, il y en a qui sont au front. Il y a des personnes qui soignent et sont en première ligne. Et c’est vrai je suis d’accord et je pense aussi chaque jour à eux.👳♀️
Je reste tout d’abord confinée 13 jours. 13 jours sans sortir une seule fois, je suis fière à ce moment-là. Je me dis c’est bon je n’aurai pas ce virus, je ne risque plus rien, je ne le passerai pas. Alors non je n’ai pas ce virus à l’heure actuelle mais j’ai dû sortir de ce confinement car, suite à certaines circonstances j’ai dû me rendre à l’hôpital où je vais apprendre, enceinte de trois mois, que j’ai perdu finalement mon bébé.
Moi qui m’étais concentrée sur cette idée, que ce confinement permettrait à mon corps de me reposer, prendre soin de moi et du futur bébé : encore une fois tout s’écroule , ainsi que projets et nouvelle organisation.
Hôpital / Maison / Hôpital / Maison : j’espère ne pas avoir été contaminée.
Un nouveau deuil à effectuer alors que le premier n’avait pas encore été fait, mais ce n’est pas grave : je suis à LA MAISON. Je vais me reposer.
Et bien non pas du tout : les devoirs sont toujours là, avec même du retard à rattraper puisque j’étais absente. Les 10 pour aller à 98 : TOUJOURS LA. Le 56 pour les 7 fois 7 TOUJOURS LA aussi !
Quant au pwic pwic de la carotte il a redoublé d’efforts car j’ai été ABSENTE !
Et là… le confinement prend toute son ampleur : on a envie de crier sa peine mais on ne peut pas car les enfants sont là ! On pleure en silence dans un coin mais pas trop, il ne faut pas que cela se voit car les enfants sont là ! On a envie de courir pour se défouler et expulser notre désespoir mais non on ne peut pas. On a envie d’aller voir des amies pour discuter mais non toujours pas.
Bref on se sent en ces instants : emprisonné, brimé, frustré, privé de liberté d’expression. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui j’écris, le seul moyen pour ma part d’extérioriser et retrouver juste un peu de sérénité en ces instants difficiles pour tout le monde. Avec un peu d’humour aussi, ça fait du bien.
On est en vie : ouf ! En vie parce que confiné, en vie parce que l’on a respecté les consignes : restez chez vous
Je reste chez moi, pour ma vie, pour votre vie, pour leur vie. Je continuerai coûte que coûte ce confinement. Je continuerai mon rôle de maman, maîtresse, femme au foyer et j’en passe. Il y aura encore des sourires, des larmes, des questionnements, parce qu’au final je vis tout ça à fond. A la maison, au travail mes émotions seront toujours présentes, toujours aussi fortes parce que je fonctionne comme ça et c’est celle-la ma liberté.
Ce confinement me rendra encore plus forte ! Ce confinement fera de notre famille un clan encore plus soudé !
Faites de même !
RESTEZ CHEZ VOUS !
(La fameuse preuve en photo ! )
(Prochainement des nouvelles professionnelles fraîches qui me donnent du baume au coeur !)
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